Nous avons été accoutumés aux services numériques «gratuits» ou accessibles à faible coût, en échange de nos données personnelles.
On le répète souvent: les données personnelles sont l’or noir du 21e siècle.
Cette «matière brute» du capitalisme de données – une économie extrêmement lucrative – est au pire extraite à notre insu, au mieux tout simplement cédée, comme s’il s’agissait d’un simple sous-produit de nos comportements dont nous saurions que faire – et si cela peut nous faire économiser de l’argent, tant mieux.
Les géants de l’information cherchent à nous convaincre de «l’impératif d’extraction», selon lequel les données personnelles doivent absolument être extraites pour être transformées en valeur monétaire, comme le fruit mûr qui n’attend que d’être cueilli.
Mais ce serait passer à côté du vrai problème: la marchandisation des comportements humains, comme si notre nature proprement humaine pouvait être rendue à des intérêts économiques.
On entend parfois que les usagers seraient les «produits» ou les «clients» des plateformes capitalistes; or, c’est faux.
Retenons pour l’instant que le commerce des données – celles qui permettent de déduire nos goûts, intérêts et comportements et éventuellement de les manipuler – repose sur la collecte massive de données personnelles et qu’elle génère des revenus titanesques.
Les humains sont ainsi devenus les moyens pour les fins des autres, et les services offerts par les plateformes ne sont que le prétexte pour les usagers d’y passer plus de temps, laissant derrière eux davantage de données rentabilisables.