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#16L’atteinte au droit à la vie privée

«Oui, mais je n’ai rien à cacher.»

Cette objection d’indifférence est souvent employée pour justifier notre pure et simple adhésion aux services «gratuits» de la plateforme.

Nos institutions ont travaillé pendant des décennies à mettre en place des mesures et des lois pour protéger le droit à la vie privée des citoyens. L’article 12 de la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies statue d’ailleurs que toute personne a droit à la protection de la loi concernant des atteintes à sa vie privée.

Et pourtant, les entreprises trouvent les moyens de contourner les dispositions actuelles.

En incluant une clause «mange-tout» dans ses Conditions de service, Facebook est ainsi «autorisé» par l’usager qui accepte le contrat à collecter n’importe quelle information le concernant, y compris celles que Facebook ne nous révèle pas (comme nos interactions avec des usagers qui n’ont pas de compte Facebook). Ces informations vont bien au-delà de celles que nous donnons consciemment (notre nom, notre photo de profil ou nos mentions «J’aime»), puisque les traces de nos comportements ne se limitent pas à la partie visible de nos publications – bien au contraire.

Et en combinant nos données avec celles de nos amis, Facebook arrive produire des modèles encore plus précis de nos vies personnelles.

Le jour où nous aurons quelque chose de réellement intime que nous ne souhaiterons pas partager avec des autrui (notre situation financière, notre état de santé, notre recherche d’emploi), nous ne pourrons pas revenir en arrière: c’est un droit que nous cédons avec nos données personnelles.