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#26Un capitalisme débridé

Depuis son invention en 2001 par Google dans l’urgence d’assurer sa survie financière, le capitalisme de données a connu un essor sans précédent et est devenu le modèle d’affaire pour de nombreuses entreprises du numérique.

Ce type bien particulier de capitalisme tire avantage de l’ignorance collective (celle des citoyens comme des législateurs), en camouflant ses activités hautement intrusives sous le couvert de la «personnalisation».

C’est grâce aux dispositifs permettant d’automatiser la captation, le stockage, l’analyse, la prédiction et finalement la redirection de nos comportements à l’échelle mondiale que les entreprises comme Facebook parviennent vendre des produits publicitaires hautement performants.

Le capitalisme de surveillance est passé de son invention à sa domination en un temps record. […] Le capitalisme de surveillance, de par sa rapidité, échappe à la démocratie aussi bien qu’à notre capacité de comprendre ce qui est en train de se passer et d’en apprécier les conséquences.

Nos institutions ont travaillé pendant des années à mettre en place des lois de protection de la vie privée et des mécanismes antitrust, mais elles n’ont pas suffi à contenir ce nouveau régime économique dont les profits reposent sur l’instrumentalisation des personnalités humaines.

Opération du capitalisme de surveillance

Absence de régulation

Les entreprises de ce secteur se développent à une vitesse fulgurante, en marge des lois et des politiques existantes. Puisqu’elles concentrent la part la plus importante de leurs opérations derrière des portes closes, il est difficile, voire impossible de les réguler, et les dispositions actuelles ne permettent pas de les encadrer. Enfin, elles constituent une menace à la souveraineté de l’individu sur lui-même, faisant du trafic d’influence le fondement même de son modèle d’affaires.