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#30Une menace à la démocratie

C’est un mélange dangereux: une entreprise qui rejoint la majeure partie du pays tous les jours et qui a la collection de données personnelles la plus détaillée jamais assemblée, mais qui n’a aucun incitatif à éviter les dérives. Facebook doit être soumise à des politiques plus serrées, ou alors l’entreprise doit être morcelée afin qu’aucune seule entité ne contrôle l’ensemble de ses données. L’entreprise ne nous protégera pas par elle-même, et c’est notre démocratie, rien de moins, qui est en jeu.

(Sandy Parakilas, ancien chef d’opérations chez Facebook)


L’internet est désormais sous la propriété et la gouvernance du capital de la surveillance. Le médium qui promettait d’amplifier la voix, les connexions, le pouvoir de l’individu et la démocratisation de l’information a pris une tournure sombre alors que le capitalisme de surveillance détourne l’avenir numérique en créant une collision entre l’autonomie individuelle, l’égalité, et la possibilité même d’une société démocratique. Il est important de noter que le capitalisme de surveillance s’est enraciné et a émergé durant les deux dernières décennies en se déplacant agressivement dans des espaces vierges où il pouvait s’étendre sans la restriction des lois, de la régulation ou d’une forme quelconque de supervision et de contrainte démocratique.

(Shoshana Zuboff, The Age of Surveillance Capitalism)


Aujourd’hui Facebook a accumulé tant de pouvoir que l’entreprise met la liberté et la démocratie en danger. Ses règles en matière de ce qui peut être publié ou non s’imposent comme moyen de censure à l’échelle de la société tout entière, ce qui mène à des disputes politiques. Mais ces disputes passent à côté de l’enjeu principal qui est celui qu’aucune entreprise ne devrait avoir autant de pouvoir.

(Richard Stallman)


Les algorithmes de Facebook ont permis de diviser les individus en leur montrant des contenus viraux qui renforcent leur camp idéologique, à défaut de leur présenter un portrait plus nuancé de la réalité.

En favorisant la propagation de contenus polarisants et trompeurs, Facebook a contribué à miner les conditions d’une saine démocratie, dans laquelle l’aptitude des citoyens à prendre des décisions informées et à exercer leur jugement repose repose sur l’accès à une information fiable de qualité.

En produisant d’extrêmes asymétries du savoir, les capitalistes de données s’arrogent le pouvoir d’exercer une influence sociale massive, à l’insu des usagers et des citoyens.

Les entreprises comme Facebook opèrent le plus souvent sans régulation adéquate et surtout sans aucun compte à rendre aux membres des sociétés dans lesquelles elles jouent un rôle déterminant, notamment sur les plans économique, social et désormais politique.

En créant des dépendances structurelles et en assujettissant les comportements des usagers à ses propres conditions et expérimentations, Facebook s’immisce sans scrupules dans les recoins les plus intimes des individus afin de mieux prédire, puis modifier leurs actions, violant ainsi le droit sacré à la souveraineté de l’individu sur lui-même et son droit à un avenir autonome.